vendredi 11 mai 2007

La valeur de la monnaie

Un chercheur se bute parfois à cette problématique périphérique. Dans plusieurs documents et, en particulier, dans des actes notariés, il est fait mention de montants en monnaie d’époque.

La diversité des devises mentionnées témoigne des échanges commerciaux : l’écu, la pistole, la livre anglaise, la piastre d’Espagne, la livre française, la livre portugaise, la livre tournoi… Sous le régime français, la rareté du numéraire a même forcé les dirigeants de la Nouvelle-France à payer les effets de commerce par un système de monnaie appelée monnaie de carte. De son côté, l’intendant Bigot a émis des «billets d’ordonnance» dont la valeur n’a cessé de diminuer au fil des années et après la Conquête.

Quelle valeur représente la monnaie utilisée par rapport à la période en cause ou, si possible, à aujourd’hui? La réponse à cette question n’est pas évidente et les instruments disponibles en ligne sont surtout américains comme le Current Value of Old Money.

Rappelons que plusieurs échanges se faisaient sous forme de troc en raison de la rareté du numéraire; une telle pratique témoignait de l’accord des parties en cause sur la valeur des objets concernés. Il faut également tenir compte qu’une inflation importante s’est manifestée lors de certaines périodes, ce qui a eu pour effet d’augmenter de beaucoup le prix des denrées, des biens et des services. Encore là, l’instrument disponible en ligne est américain : The Inflation Calculator.

Dans ce contexte, la meilleure façon de déterminer la valeur d’une monnaie consiste à comparer la valeur d’un bien avec celle d’autres biens contemporains dont on connaît le prix; on obtient alors un ordre de grandeur instructif.

La lecture et l’exploitation de certains inventaires après décès sont particulièrement instructives à cet égard parce que ces documents présentent un bon éventail de biens matériels, surtout immobiliers, possédés par le défunt à l’exclusion évidemment des biens légués en vertu du contrat de mariage.

Sur cette problématique, il est conseillé de consulter l’ouvrage d’Yves Desloges. Une ville de locataires : Québec au XVIIIe siècle. Ottawa, Lieux historiques nationaux, Service des parcs, Environnement Canada, 1991, 313 p. (Études en archéologie, architecture et histoire), particulièrement le chapitre 6 L’insécurité dans la prospérité (p. 173-201) et l’appendice B Mouvements de prix et coût de la vie p. 227-254. Cet ouvrage est accessible sur le site Our roots / Nos racines. Une belle illustration de la complexité d’une démarche de création d’un indice composé des prix tenant compte notamment des prix saisonniers.

Un autre exemple intéressant : l’article de Guy Parent. La coût de la vie à Québec à la fin du XVIIe siècle. L’Ancêtre, numéro 274, volume 32, printemps 2006, p. 207-214.


[Summary :

In New France and Quebec, a large range of currency circulated and was used. What is the actual worth of these money? Some aspects to bear in mind in that matter.]

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