jeudi 30 avril 2009

Comment expliquer cet acte nul?

Les registres de la paroisse Sainte-Agnès du Lac Mégantic pour le 1er août 1884 font état de l’acte de sépulture suivant :

«S 13. Agnès Paquet

Le premier d’août, mil huit cent quatre vingt quatre, nous soussigné vicaire avons inhumé dans le cimetière du lieu le corps de Agnès décédé de la veille à l’âge de sept mois fille du légitime mariage de Alexandre Paquet ouvrier et de Agnès Marcotte de cette mission. Présents : Eugène Royer et Eugène Fortier qui n’ont su signer.
Denis Bellemare ptre vic
».

Plus loin dans ce même registre, on peut lire l’acte de sépulture suivant placé entre un acte daté du 1er novembre et un autre daté du 5 novembre :

«S 20. Agnès Paquet

Le premier août, mil huit cent quatre vingt quatre nous soussigné prêtre vicaire avons inhumé dans le cimetière du lieu le corps de Paquet décédé de la veille à l’âge de cinq mois mariage de Alexandre Paquet et de Agnès Marcotte de cette mission. Présents : Eugène Royer & Eugène Fortier qui n’ont su signer.
Denis Bellemare ptre vic
».

Une annotation marginale placée au regard de ce dernier acte se lit comme suit : «Cet acte est nul il est inscrit plus haut DB ptre».

Noter :

- les différences mineures dans la formulation du texte des deux actes si l’on excepte le fait que, dans le second, le prénom est absent et que l’enfant ne serait âgé que de cinq mois;
- comme ce même vicaire a dressé l’index des actes à la fin de l’année, il s’est vraisemblablement alors aperçu de son erreur et a voulu la corriger en rédigeant une annotation marginale;
- par ailleurs, comment expliquer la deuxième entrée du premier août et pour quelles raisons? Comme il s’agit des débuts de la paroisse et que les actes sont peu nombreux [de fait, seulement 19 actes dont quatre de sépulture séparent les deux entrées mentionnées ici], il est étonnant que ce vicaire avait oublié sa première entrée et, à l’évidence, il n’avait pas vérifié dans le registre avant de s’exécuter à
nouveau.
Plusieurs de nos interrogations demeurent sans réponse.


[Summary :

A double entry for the church record for the burying of a girl in Lac Mégantic, Québec]

mercredi 29 avril 2009

Une précision du prêtre officiant sur un baptême

Les registres de la paroisse Saint-Marcellin de Les Escoumins pour le 4 avril 1892 font état de l’acte de baptême suivant :

«B. 23 Jos. Jean Baptiste Tremblay

Le quatre avril mil huit cent quatre vingt douze, Nous prêtre missionnaire soussigné avons supplée les cérémonie du baptême à Joseph Jean-Baptiste, né et ondoyé à la maison par Thadée Tremblay, fils issu du légitime mariage de Thadée Tremblay cultivateur et de Georgienne Tremblay, de la paroisse de Mille Vaches. Parrain Jean Baptiste Tremblay aïeul de l’enfant et marraine Aurélie Boily son épouse, tous deux de la paroisse de Mille-Vaches et n’ont su signer. Le père absent. Lecture faite.
Onés. Lavoie, ptre
».

Une annotation marginale avec un lien au mot cérémonies se lit comme suit :

«Nous avons donné le baptême sous condition, et non supplée les ceremonies du baptême Ons Lavoie, Ptre».

Le mention de cette précision témoigne que, dans l’esprit de ce prêtre, l’ondoiement de l’enfant était douteux.


[Summary :

The church record for the baptism of a boy in Les Escoumins, Québec.]

mardi 28 avril 2009

Marie-Rose-Délima Cayouette

Les registres de la paroisse de Sainte-Marie de Beauce pour le 8 octobre 1833 font état de son acte de baptême :

«Le huit octobre, mil huit cent trente trois, nous prêtre soussigné, Vicaire de Ste-Marie, Comté de Beauce, avons baptisé Marie Rose de Lyma, née le même jour, du légitime mariage de Sieur Jean Baptiste Caillouette Maitre Charpentier et de Dame Marie Tècle Levasseur de cette paroisse, Parrain Jean Bilodeau, marraine Hélène Bilodeau qui n'ont su signer. Le père absent.
Huot Ptre vic
».
Le 4 août 1857, cette fille se marie dans la paroisse Saint-Louis de Kamouraska avec Joseph-Octave Roy-Desjardins, fils d’Alexandre Desjardins et de Léocadie Gagnon. Curieusement, elle signe alors «Flore Cayouette» au bas de l'acte.

Son acte de sépulture n'a pas été retrouvé.

[Summary :

The information about Marie-Rose-Délima Cayouette.]

lundi 27 avril 2009

Une base de données sur certains passages frontaliers en provenance des États-Unis

Depuis peu, le site payant Ancestry.ca a mis en ligne une nouvelle base de données intitulée Passages frontaliers : des États-Unis au Canada, 1908 à 1935.

Il s’agit des documents officiels relatifs aux immigrants passant des États-Unis au Canada durant cette période.

Pour un chercheur du Québec, cette base de données peut s’avérer utile pour certains des descendants de Québécois qui ont immigré aux États-Unis avant cette période.

Comme toute source de type administratif, l’exploitation de l’information peut s’avérer difficile et le couplage de cette information avec celle provenant de d’autres sources est recommandé notamment pour les cas de passages individuels.

Il est important de consulter l’information fournie sur cette base de données pour en connaître la portée, certaines de ses limites les plus importantes de même que la listes des 23 ports d’entrée pour le Québec.


[Summary :

An online database on records of immigrants crossing into Canada from the United States.]

dimanche 26 avril 2009

Un baptême sans cérémonie

Les registres du Domaine du Roi pour le 15 juin 1762 font état de l’acte de baptême suivant :

«Marie

L’an 1762 le 15 de juin jay baptisé a l’extremité sans ceremonies une fille des terres agée d’environ 18 ans ayant beaucoup desiré le bapteme elle a recu le nom de Marie
Coquart
».

Par l’utilisation de l’expression «baptiser sans cérémonie», le prêtre officiant veut plutôt faire référence à un ondoiement.

Noter que les actes des registres de ce territoire sont particulièrement courts et que l’information y est souvent minimale. L’éloignement, les distances en cause et le fait qu’il soit principalement habité par des indiens expliquent vraisemblablement cette situation.


[Summary :

The church record for the baptism of a girl in Domaine du Roy, Québec.]

samedi 25 avril 2009

Tué d’un boulet de canon

Les registres de la paroisse Saint-François de Sales de Neuville pour le 26 août 1759 font état de l’acte de sépulture suivant :

«Sepulture d’un matelot

L’an mil sept cent cinqte neuf et le vingt six aout jay inhumé dans le cimetiere de cette paroisse le corps d’un matelot natif de Bourdau il a été tué d’un boulet de canon par l’anglois a bord d’une carcasiere commandée par m. Rheboule présences de plusieurs soldats et matelots qui ne scavent signer de
ce requis
Chartier de lotbiniere ptre».

En période de conflit, ce type de décès peut survenir et l’identification du militaire concerné est minimale.


[Summary :

The church record for the burying of a sailor in Neuville, Québec.]

vendredi 24 avril 2009

Un service chanté pour le Pape Pie X

Les registres de la paroisse Saint-Marcellin de Les Escoumins pour le 27 août 1914 font état de l’acte de sépulture suivant :

«S Pie X Pape

Décédé 20 août 1914 à Rome 79 ans, lui avons chanté un service en cette paroisse le vingt sept août.
Ed. Boily Ptre
».

Une telle inscription dans le registre relève de la marge discrétionnaire dont jouit le curé d’une paroisse. Dans ce cas-ci, il serait étonnant que son évêque lui en ait fait reproche…

Noter que le curé s’est gardé une petite gêne en n’assignant pas de numéro à cet acte de sépulture.


[Summary :

The church record for a funeral service performed for the death of Pope Pie X in Les Escoumins, Québec.]

jeudi 23 avril 2009

Marie-Émilie Cayouette

Les registres de la paroisse Notre Dame de Québec pour le 27 octobre 1822 font état de son acte de baptême :

«Le vingt sept octobre mil huit cent vingt deux nous prêtre vicaire de Québec soussigné avons baptisé Marie Emilie née aujourd'hui du légitime mariage de Jean Baptiste Caillouet charpentier et de Marie Thècle Levasseur de cette ville. Parrain Joseph Haudet dit Lapointe, maraine Adelaïde Levasseur qui n'ont su écrire, Le père a signé avec nous.
J. Baptis Caillouette Mac Mahon ptre
».
Le 14 février 1865, elle se marie dans la paroisse St-Louis de Kamouraska avec Jérémie Lavoie, fils de Barthélémy Lavoie et de Reine Lebel. Elle signera alors «Émélie Cayouette».

Elle décède dans la paroisse St-Jean de Dieu de Montréal, le 15 janvier 1886 et est inhumée le 18 à l'âge de 53 ans et 2 mois:

«Le dix huitième jour de janvier de l'année mil huit cent quatre vingt six Nous soussigné prêtre avons inhumé dans le cimetière de l'Hospice Saint-Jean de Dieu le corps de Emilie Cayouette épouse de J. Lavoie venant de Montréal, décédée au dit hospice le quinze du présent mois, âgée de cinquante deux ans. Étaient présents Damase Dagenais qui a déclaré ne savoir signer et James O'Rourke soussigné. Lecture faite.
J. ORourke Fx.Leclerc ptre
».
[Summary :

The information about Marie-Émilie Cayouette.]

mercredi 22 avril 2009

Officiant sur invitation

Les registres de la paroisse Saint-Marcellin de Les Escoumins pour le 22 septembre 1869 font état de l’acte de baptême suivant :

«B. 43 Joseph Émérilde [médéric] Gauthier

Le vingt deux septembre mil huit cent soixante et neuf, nous soussigne, Curé de St-Alphonse du Saguenay, étant au Jubilé des Escoumins, sur l’invitation de Monsieur le Missionnaire du lieu, avons baptisé Joseph Émérilde [Médéric], né la veille du légitime mariage de Lévite Gauthier, cultivateur des Grandes Bergeronnes et de Marie Bouchard. Parrain Hubert Godreau, marraine Louise Ouellet qui n’ont su signer. Le père absent. Lecture faite.
G Patoine ptre
».
Noter les éléments suivants :

- le prêtre officiant prend la peine d’indiquer qu’il agit ainsi sur invitation du missionnaire du lieu, un moyen de rappeler que le registre est sous la responsabilité de ce dernier;
- la façon particulière de rectifier le registre : les mots placés entre crochets ont
été ajoutés au dessus des autres par une écriture plus moderne.

[Summary :

The church record for the baptism of a boy in Les Escoumins, Québec.]

mardi 21 avril 2009

Enterré quatorze heures après son décès

Les registres de la paroisse Ste-Agnès du Lac-Mégantic pour le 22 décembre 1893 font état de l’acte de sépulture suivant :

«S. 48 Gosselin Désiré Adrien

Ce vingt deux décembre mil huit cent quatre vingt treize, nous prêtre curé soussigné avons inhumé dans le cimetière du lieu le corps de Désiré Adrien décédé ce matin [à trois heures du matin à l’âge de cinq ans et deux mois, fils légitime de défunt Joseph Gosselin et de Rosalie Bolduc de cette paroisse] et enterré à cinq heures [du soir] avec l’autorisation du docteur Coderre en raison de la maladie. Étaient présents Joseph Michaud et Henry Gosselin qui ont déclaré ne savoir signer.
J. B. A. Cousineau ptre curé
».

Les mots placés entre crochets ont été ajoutés dans la marge.

Le caractère infectieux de la maladie (non précisée) explique vraisemblablement la rapidité avec laquelle l’inhumation a été réalisée et, sur un autre plan, les précisions fournies par le curé dans cet acte.


[Summary :

The church record for the burying of a boy in Lac-Mégantic, Québec.]

lundi 20 avril 2009

Après avis de la Cour

Les registres de l’église évangélique baptiste de Marieville pour le 1er novembre 1905 font état de l’acte de naissance suivant :

«Ce jourd’hui le premier novembre mil neuf cent cinq nous soussignés, pasteur suffragant, après avoir pris avis auprès de la cour du district de St-Hyacinthe, enregistrons dans ce double au lieu de dans celui de dix neuf cent trois, Mildred, Payson Moury, née à Marieville le cinq septembre mil neuf cent trois, fille issue du légitime mariage de Daniel C Moury chapelier de la paroisse de Ste-Marie de Monnoir et son épouse Eliza Payson.
Daniel. C Moury. Eliza P. Moury Alcide C Brouillet Pasteur-suffragant
».

S’en référer à la cour pour un avis témoigne d’un souci pour la qualité de la tenue des registres de l’état civil.

Selon le dictionnaire Robert, le terme suffragant se dit d’un ministre protestant qui assiste un pasteur.


[Summary :

The church record for the birth of a girl in Marieville, Québec.]

dimanche 19 avril 2009

Le corps est déposé dans la cave de l’église

Les registre de l’église évangélique baptiste de Marieville pour le 10 mars 1866 font état de l’acte de sépulture suivant :

«Ce jourd’hui le dixième jour du mois de mars mil huit cent soixante six, en présence des témoins soussignés, a été déposé dans la cave de l’Eglise évangélique de Ste. Marie de Monnoir, pour être inhumé plus tard dans le cimetière de la dite Eglise, le corps de Joseph, fils de Norbert Pattenaude cultivateur de la paroisse de St. Athanase et de Julie Quintin son épouse, décédé le huit courant à l’âge de dix sept mois.
François Ledoux Ambroise Pattenaude F. Riendeau Pasteur
».

On aura compris que cette modalité a été utilisée faute de pouvoir disposer d’un charnier dans le cimetière et en raison du fait que le sol était encore gelé.


[Summary :

The church record for the burying of a boy in Marieville, Québec.]

samedi 18 avril 2009

Adélaïde Caillouette

Les registres de la paroisse Notre-Dame de Québec pour le 6 mars 1821 font état de son acte de baptême :

«Le six mars mil huit cent vingt un nous prêtre vicaire de Québec soussigné avons baptisé Adélaïde née aujourd'hui du légitime de sieur Jean Baptiste Caillouet charpentier et de Dame Marie Thècle Levasseur de cette ville. Parrain Jean Poulin, marraine Dame Louise Bédard soussignés avec le père.
Lousse Bédard Jean poulin J Baptis Caillouette L. Gingras pte vic
».

Son acte de sépulture figure dans les registres de l’Hôpital Général de Québec (paroisse Notre-Dame des Anges) en date du 30 mars 1854; elle est alors âgée de 33 ans :

«Le trente mars mil huit cent cinquante quatre, Nous Prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière des Pauvres le corps d'Adélaïde Cayaouette, fille légitime de feu Jean Baptiste Cayaouette, charpentier de St-Roch de Québec et de Thècle Levasseur, décédée dans cet hôpital depuis trois jours, âgée de trente un ans. Furent présents Pierre Dussaut et Pierre Plante qui ont déclaré ne savoir signer.
Th. Bedart ptre
».

Noter les variantes du patronyme rencontrées dans ces deux actes.


[Summary :
The information about Adélaïde Caillouette.]

vendredi 17 avril 2009

Toute une espérance pour l’éternité

Les registres de l’église évangélique baptiste de Marieville pour le 24 septembre 1857 font état de l’acte de sépulture suivant :

«Décès de V. Tétreault 24 sbre 1857

Victor Tétreault, cultivateur, demeurant dans la paroisse de Ste-Marie-de-Monnoir, Comté de Rouville, est décédé dans la pleine espérance de l’immortalité bienheureuse le vingt-quatrième jour du mois de septembre, de l’an mil hyit cent cinquante sept, âgé de quatre vingt sept ans et dix sept jours, et a été inhumé le troisième jour suivant.
Julie X Tétreault François Ledoux Prospère Ledoux Libère Bachand Guillaume X Bouchard Michel X Davignon Prospere Tétreault
Louis Roussy
».
Noter la façon particulière d’indiquer le jour de l’inhumation et le fait que quelques unes des personnes présentes on t fait un X au milieu de leur nom pour indiquer leur présence.


[Summary :

The church record for the burying of a man in Marieville, Québec.]

jeudi 16 avril 2009

La troisième voie de la quête identitaire

Hier soir devant les membres de la Société de généalogie de Québec, Guy Parent a présenté un exposé sur «Saint-Narcisse-de-Champlain au XIXe siècle. Un portrait de sa population».

À la différence d’une conférence habituelle, l’exposé a consisté à présenter sous forme de diapositives sur différents aspects d’une recherche sur la communauté locale d’origine du conférencier. Une telle approche ne surprend guère pour qui connaît ce chercheur qui a déjà bien documenté les volets généalogie et histoire de famille sur les Parent [voir le message intitulé Des chantiers nécessaires mais difficiles publié le 21 février 2008].

L’approche retenue tient à la fois compte d’aspects habituels tels l’évolution de la population et celle de la structure des âges au fil du temps, l’origine des habitants, le taux d’alphabétisation ou les professions ou occupations. À cela se sont ajoutées d’autres dimensions moins souvent exploitées tels la fréquence des prénoms et celle des patronymes [les Cossette y sont très nombreux] et même divers faits marquants de la vie de la paroisse regroupés sous l’expression évocatrice et fort juste de «parcelles de vie».

L’addition de ces éléments permet de dresser une toile de fond qui permet une meilleure compréhension de cette communauté locale. Une telle approche «intimiste» compte tenu qu’elle s’attache au «destin» des personnes complète et enrichit les sources habituelles utilisées jusqu’ici dans de tels travaux, pensons ici aux recensements notamment.

Cet exposé a aussi permis d’illustrer que le recours aux informations des registres de l’état civil permet souvent de confronter l’information des recensements et de l’enrichir en la nuançant au plan des professions et des occupations en particulier. De façon indirecte, cela également nous rappelle que l’information des recensements n’est disponible que pour certaines années et qu’elle est «normalisée», d’où l’intérêt de l’exploiter en parallèle avec celle des registres qui est davantage «contemporaine» de l’événement sans compter qu’elle est tenue par le curé, une personne qui connaît son monde et qui traduit mieux leurs préoccupations.

Dans un contexte plus large, une telle approche soulève la question de savoir si les travaux en généalogie et en histoire de famille peuvent être aussi utiles que ceux des historiens pour la compréhension des communautés locales. Traditionnellement, les travaux de ces derniers ont rarement exploité les registres de l’état civil pour leurs travaux à l’exception de ceux qui se sont intéressés de près à l’histoire sociale, pensons ici à Gérard Bouchard, Hubert Charbonneau, Jacques Légaré et consorts. Par ailleurs et même pour les monographies locales de facture plus classique, l’exploitation des données sur les familles apportent des éléments importants, enrichissants [la notion de réseau familial] et souvent inédits sur l’histoire d’une communauté locale. Les travaux effectués par Renaud Santerre dans quelques communautés locales du Québec en constituent de bons exemples à cet égard [voir le message intitulé Une valeur ajoutée pour l’histoire locale publié le 20 mai 2007].

Pour le chercheur en généalogie et en histoire d famille, l’évocation de la possibilité de placer sa recherche dans une perspective plus large et davantage collée sur l’histoire d’une communauté locale ouvre des horizons nouveaux. Par ailleurs, le défi est considérable, requiert du temps et est davantage pertinent dans un milieu rural et peu populeux. Pour celui qui veut s’y investir comme Guy Parent pour Saint-Narcisse-de-Champlain, l’entreprise en vaut le coup.


[Summary :

Some reflections about the approach based on church records in local history.]

mercredi 15 avril 2009

Noyé en traversant le fleuve Saint-Laurent

Les registres de la paroisse St-Ignace de Loyola du Cap Saint –Ignace pour le 7 août 1752 font état de l’acte de sépulture suivant :

«+ Inhumat. de Charles Réaume

L’an mil sept cent cinquante deux le septieme jour du mois d’aout par nous soussigné pretre curé missionnaire du Cap St. Ignace a été inhumé dans le cimetiere de cette eglise avec les ceremonies ordinaires le corps de Sr Charles Réaume fils de Sr Charles Reaume négociant à Montreal lequel corps a été trouvé a haute marée sur le fief lafrenai dependant de cette paroisse, il s’est noyé l’année derniere le onzieme jour de novembre allant à S. Joachim il a été retrouvé au lieu cy dessus nommé le trente et unième jour de juillet de la presente année. ont assisté a cette inhumation plusieurs habitants de cette paroisse lesquels ne scavent signer.
J.F. Curot ptre
».
L’intérêt d’une partie du contenu de cet acte tient aux indications à l’effet que la mort est survenue lors de la traversée du fleuve Saint-Laurent. Un autre exemple qui illustre que des communications ont existé entre les habitants des rives nord et sud du fleuve et ce depuis les débuts de la Colonie.


[Summary :

The church record for the burying of a boy in Cap St-Ignace, Québec.]

mardi 14 avril 2009

Décédé par une mort très violente

Les registres de la paroisse Saint-Ignace de Loyola de Cap Saint-Ignace pour le 21 juin 17654 font état de l’acte de sépulture suivant :

«Inhumat. de françois Martin

L’an mil sept cent cinquante quatre le vingt unième jour de juin par nous soussigné pretre curé missionnaire au Cap St-Ignace a été inhumé dans le cimetière de cette eglise avec les ceremonies ordinaires le corps de françois Martin agé d’environ treize ans fils de francois Martin et de Marie Angelique Pelletier. Le d. jeune homme decedé d’aujourd’hui par une mort très violente. C’est pourquoy il n’a point reçu les sacremens. Plus paroissiens qui ne savent signer ont assisté à cette inhumation.
J.F. Curot ptre
».

De notre avis, l’expression utilisée pour décrire la mort [très violente] fait davantage référence à son caractère brusque plutôt qu’à un accident ou à un meurtre. La mention de la non réception des sacrements milite en ce sens.


[Summary :

The church record for the burying of a young boy in Cap Saint-Ignace, Québec.]

lundi 13 avril 2009

Flavie Cayouette

Les registres de la paroisse Notre-Dame de Montréal pour le 24 février 1811 font état de son baptême :

«Aujourd'hui, vingt-quatre février, mil huit cent onze, je, pretre, soussigné, ai batisé flavie, née, hier, du légitime mariage d'Amable Cayouet, cordonnier, qui n'a su signer et d'Elisabeth Chevalier de cette paroisse. Parrain: Amable Gaudry; maraine: Marie-Anne Dejordis, soussignée.
Mariane dejordi Amable Gaudry Thavenet ptre
».
Le 22 février 1830, Flavie se marie dans la paroisse Notre-Dame de Québec avec l'imprimeur William Ward, fils de Francis Ward et de Catherine Young. L’acte de mariage mentionne que ses parents sont tous deux décédés et que son oncle Juste Cayouette agit à titre de tuteur [Tutelle # 14861 dont la requête a été homologuée, le 13 février 1830, au Greffe de la Cour du Banc du Roi par le juge J. J. Taschereau]. Au bas de son acte de mariage elle a signé «Flavie cayouette».

Son acte de sépulture n’a pas été retrouvé.


[Summary :

The information about Flavie Cayouette.]

dimanche 12 avril 2009

Acceptée à la pluralité des voix

Les registres de l’Hôpital Général de Montréal font état pour le 5 avril 1779 de l’acte suivant :

«Profession de la Sr. Ap. B. dite Montbrun

Le cinq avril mil sept cent soixante-dix-neuf, les sœurs se sont rassemblées pour délibérer sur la profession d’Appolline Boucher Montbrun qui a été reçue à la pluralité des voix, et en conséquence on a fait dans la maison la cérémonie de sa profession à laquelle a présidé monsieur de Montgolfier en présence de Monsieur Poncin soussigné, et de toute la communauté.
A Montréal le vingt- neuf avril mil sept cent soixante-dix-neuf.
Montgolfier Poncin ptre Sr. Thr. Lem. Despins Marie Joseph Binard
».
Cet établissement de santé était tenu par la communauté des Soeurs grises. La procédure de vote utilisée pour l’acceptation n’était pas une pratique courante dans les communautés religieuses. Par ailleurs et sans surprise, les registres ne font pas état de cas de refus.

Noter que, au sens strict, une profession de foi dans une communauté religieuse ne devrait pas faire partie d’un registre de l’état civil. Par ailleurs et dans le cas d’une communauté religieuse, il s’agit là sans nul doute d’un événement marquant de la vie d’un de leurs membres.


[Summary :

The church record for the profession of faith of a Grey nun in Montréal, Québec.]

samedi 11 avril 2009

Ondoyé sous condition qu’il vivait

Les registres de la paroisse Ste-Cécile de Cloridorme pour le 21 octobre 1876 font état de l’acte de sépulture suivant :

«Sp. 2. Anonyme Minville

Le vingt-un Octobre mil huit cent soixante-seize, a été inhumé, dans le cimetière de Saint-François-Xavier de la Grande Vallée, un enfant né le dix-neuf octobre, du légitime mariage de Pierre Minville, pêcheur et cultivateur, et de Adèle Caron, et ondoyé sous condition qu’il vivait. Présents Pierre Minville et François Minville qui n’ont su signer. Lecture faite.
N. Gagnon, ptre
».

Le libellé du texte de cet acte fait allusion à une des situations possibles lors d’un ondoiement. Au moment de la naissance, la personne en cause doit notamment constater si l’enfant est vivant ou non. Dans les cas où l’enfant est inerte, le rituel prévoit une expression particulière, en latin «si vivio».

Noter que l’inhumation a été faite dans le cimetière d’une autre paroisse, une situation qui se rencontre fréquemment lorsque plusieurs paroisses proches sont desservies par un même prêtre.


[Summary :

The church record for the burying of an anonymous child in Cloridorme, Québec.]

vendredi 10 avril 2009

Une Panis libre est inhumée à Montréal

Les registres de l’Hôpital Général de Montréal pour le 11 juin 1762 font état de l’acte de sépulture suivant :

«S Marie panis +

Le onze juin mil sept cent soixante deux par moy prêtre soussigné a été inhumé dans le cimetière de cet hôpital le corps de Marie panis libre descendue du Détroit, âgée d’une vingtaine d’année décédée du neuf du présent mois. ont été présts Jean Louis Mennard et Jean Baptiste Hodiesne soussignés.
j.l. Mennard j. Bte hodiesne Poncin ptre
».
La lecture de cet acte nous rappelle que, au temps de la Nouvelle-France, le territoire couvert était vaste et les distances importantes. Par ailleurs, les déplacements étaient facilités notamment par la présence du fleuve Saint-Laurent.


[Summary :

The church record for the burying of a Panis indian woman in Montréal, Québec.]

jeudi 9 avril 2009

Et maintenant de Manchester

Les registres de la paroisse St-Pierre les Becquets pour le 3 août 1891 font état de l’acte de sépulture suivant :

«B. 39. Elodie Corinne Lefèbvre Manchester

Le trois août mil huit cent quatre-vingt onze nous, curé soussigné, avons baptisé Elodie Corinne née la veille, fille légitime de Geoffrey Lefèbvre, autrefois de Ste-Sophie de Levrard et maintenant domicilié à Manchester, Etat-Uni de New Hampshire, et d’Alvina Belair son épouse. Parrain Noe Pepin Cultivateur, de cette paroisse; marraine, Delphine Jacques son épouse et grand’-mère de l’enfant, lesquels ont déclaré ne savoir signer; lecture faite. Le père absent.
Chs Z. Garceau ptre curé
».
L’émigration aux États-Unis de nombreux Québécois a donné lieu à diverses situations dont certaines sont mentionnées dans les registres. Dans le cas présent, sont connus la localité de départ et la ville de résidence aux États-Unis. Des informations précieuses pour celui qui s’intéresse aux migrations d’une famille.

Par ailleurs, certaines indications laissent croire que le baptême de l’enfant au Québec n’est pas le fruit du hasard.


[Summary :

The church record for the baptism of a boy in St-Pierre les Becquets, Québec.]

mercredi 8 avril 2009

Marie Séraphine Caillouet

Elle est née en Louisiane (St-James Parish) le 8 avril 1792 et a été baptisé.

Elle s’est mariée à Convent (Louisiane; St-Michel), le 7 janvier 1812 avec Pierre Thériot Jr. (fils de Pierre et d'Anastasie Michel. Ce dernier est né en Louisiane (St-James Parish) le 21 mai 1792 et a été baptisé le 5 août. Il est décédé à Convent (Louisiane), le 27 juillet 1857 à l'âge de 65 ans et 2 mois.

La date de son décès n’a pas été retrouvée.


[Summary :

The information about Marie Séraphine Cailouet.]

mardi 7 avril 2009

Le site Manitobia.ca

Le Manitoba Consortium Library a pour objectif de rassembler divers documents importants pour l’histoire du Manitoba. Depuis peu, cette initiative est accessible gratuitement en ligne.

Deux des rubriques du site Manitobia.ca présentent un intérêt particulier pour la recherche en généalogie et en histoire de famille.

La rubrique JOURNAUX permet de consulter divers exemplaires de journaux ayant paru dans cette province au fil des ans. Par ailleurs, la rubrique CARTES donne accès à des cartes diverses illustrant divers moments ou traits marquants de l’histoire de cette province.

Un moteur de recherche permet d’explorer à fond le contenu de ce site : une modalité fort appréciée.

Le site est bilingue


[Summary :

An online website on a wealth of historically significant documents on Manitoba.]

lundi 6 avril 2009

Mourir sur une île en hiver

Les registres de la paroisse St-Ignace de Loyola de Cap St-Ignace font état pour le 29janvier 1756 de l’acte de sépulture suivant :

«+ Inhumat de alexis Lemieux

L’an mil sept cent cinquante six le vingt neuf janvier par nous soussigné pretre desservant la paroisse de St-Ignace a éét inhumé dans le cimetiere de cette eglise avec les ceremonies ordinaires le corps de Alexis Lemieux, fils de Joseph Alexis lemieux et de genevieve fortin, agé environ de vingt ans, decedé le dix sept du present mois. Le d. jeune homme est mort dans l’ile aux Grues sans avoir reçü les sacrements par rapport à l’éloignement et à la difficulté de la traverse, mais dailleurs il est decedé dans des sentiments tres chretiens suivant les temoignages de ceux qui ont assisté à la mort.
J F Curot ptre
».
La lecture de cette acte évoque brièvement certaines des conditions avec lesquelles les insulaires devaient composer durant l’hiver. Dans ce cas-ci, le curé se permet même témoigner des circonstances de ce décès même s’il n’y a pas assisté en personne.


[Summary :

The church record for the burying of a young man in Cap St-Ignace, Québec.]

dimanche 5 avril 2009

L’intérêt de régler ses comptes avant

Les registres de la paroisse Ste-Anne de La Pocatière pour le 14 août 1760 font état de l’acte de sépulture suivant :

«S. 32 François Déchêne de St Roch

L’an mil sept cent soixante le quatorze aoust a été inhumé dans le cimetière de cette Paroisse le corps de françois agé de deux ans environ mort dhier fils de francois duchaine et de catherine Saussier, le dit francois duchaine habitt de st Roch aiant satisfait a ses obligations vis a vis la fabrique de la Ste Eglise présence de st amant qui a déclaré ne scavoir signer de ce enquis
? Porlier ptre
».

La mention du compte avec la fabrique fait en sorte que le registre de l’état civil est alors considéré comme un instrument pour la gestion du cimetière. Par ailleurs, cela signifie-t-il que l’inhumation n’aurait pas été permise en cas de non paiement ?


[Summary :

The church record for the burying of a boy in La Pocatière, Québec.]

samedi 4 avril 2009

Vous les connaissez ?

Les registres de la paroisse Saint-Louis de Kamouraska pour le 23 février 1759 font état de l’acte de sépulture suivant :

«inhumation de quatre sauvage du pere germain

L’an mil sept cent cinquante neuf le vint trois de fevrie par nous prestre curé de st louis a éte inhumé dans le cimetière de cette paroisse les corps de quatre sauvage abenaquis dont il y a deux grand un moyen et un petit les ditte inhumation ont été faite avec toutes les ceremonies accoutumé en foy de quoy suivant l’ord.
Trutaut ptre
».

Une façon bien particulière de décrire les personnes en cause, mais qui n’est pas très utile pour les identifier correctement.


[Summary :

The church record fort the burying of four indians in Kamouraska, Québec.]

vendredi 3 avril 2009

Jean Baptiste Caillouet

Il est né en Louisiane (St-James Parish), le 8 septembre 1789 et a été baptisé le 6 novembre.

En 1812, il se marie civilement et fait de même religieusement le 14 mai 1821 à Convent (Louisiane; St-Michel), le 14 mai 1821, avec Margarita Joséphine Hébert, fille de Paul Hyppolite Héert et de Maria Michel. Cette dernière est née en Louisiane (St-James Parish), le 12 septembre 1792 et a été baptisée le 29 juin 1793. Elle est décédée à Convent, le 6 juillet 1833 et inhumée le 7 à l'âge de 40 ans).

Jean Baptiste Caillouet est décédé à Convent, le 30 juillet 1864 à l'âge de 74 ans et 10 mois.


[Summary :

The information about Jean Baptiste Caillouet.]

jeudi 2 avril 2009

Un enfant sans aveu ?

Les registres de la paroisse St-Charles de Bellechasse pour le 30 août 1765 font état de l’acte de sépulture suivant :

«inhum. Jean sans aveu

Le même jour par nous soussigné prêtre curé de St Charles a été inhumé dans le cimetierre Jean decedé d’hier, âgé d’environ huit mois, enfant sans aveu qui était chez Antoine Bleau de cette paroisse etaient présents Louis Gosselin françois pouliot ?
L Sarault ptre
».
L’expression utilisée par le curé semble indiquer qu’il s’agit là d’un enfant dont la naissance n’avait pas été rapportée à la paroisse; en conséquence, aucun acte de baptême n’avait été rédigé. Dans ce contexte, l’identification de cet enfant sera pratiquement impossible.

Noter que, pour connaître la date de cet acte, il faut en référer à l’acte précédent daté du 30 août 1765.


[Summary :

The church record for the burying of a boy in St-Charles de Bellechasse, Québec.]

mercredi 1 avril 2009

Prénommé Louis XIII Édouard

Les registres de la paroisse St-Marcellin des Escoumins pour le 20 novembre 1900 font état de l’acte de baptême suivant :

«B. 22 Louis XIII Edouard St. Gelais

Le vingt novembre mil neuf cent, nous soussigné curé de cette paroisse, avons baptisé Louis XIII, Edouard, né la veille du légitime mariage de Eugène St. Gelais navigateur et de Claudia Tremblay de cette paroisse. Parrain Joseph St. Gelais frère, de l’enfant; marraine Adela Bélanger, fille de Charles Bélanger, marchand de cette paroisse, et soussigné avec nous ainsi que le parrain. Le père présent a déclaré ne le savoir. Lecture faite.
Adéla Bélanger Joseph St Gelais E Boily ptre
».
Le premier des prénoms a peut-être été donné en l’honneur d’un roi de France. Dans un semblable cas, une interrogation se pose : quel a été son prénom usuel?

Vérification faite, cet enfant s’est marié, le 16 août 1923, avec Rosie Anne Therrien [elle a signé Rosianne] sous le prénom d’Edouard. Il a signé de cette façon au bas de son acte de mariage.


[Summary :

The church record for the baptism of a boy in Les Escoumins, Québec.]