mardi 2 mars 2010

Tatoué sur son sein à la manière des sauvages

Les registres de la paroisse Saint-Laurent de l'Île d'Orléans pour le 19 juillet 1730 font état de l'acte de sépulture suivant :

« + Noyé

Le dix neufiesme jour de juillet de lan mil sept cent trente par nous soussigné a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse de St Laurent un homme trouvé sur la greve devant l'habitation de jean Le Roy de la grandeur de cinq pieds et demy environ, avec une chemise de toille du pays, une culotte de draguet barré, et des mitasses bleues et des cheveux chatains auquel nous n'avons trouvé aucune playe ny marque de coup, avons cependant reconnu une espece de croix sur son seing a la maniere des sauvages ce qui fait que nous lui avons donné la sepulture ecclesiastique en presence de jean Gaultier dit La Rose soussigné joseph Labreq? pierre ? fortier, paul Baillargeon louis Colombe habitants de cette paroisse lesquels ont jugé qu'il etoit noyé depuis huit a neuf jours fait par nous pretre faisant les fonctions curialles en la paroisse de St Laurent les jour et an que dessus et qui ont déclaré ne scavoir signer
jean gautier Chardon pre
».


Cette pratique des «sauvages» de se tatouer une croix sur le corps date-t-elle de la rencontre de ces derniers avec les premiers colons ou d'avant ?

Le libellé de cet acte n'est pas très religieux et se rapproche davantage de celui d'un acte judiciaire, un bel exemple qui, sur ce plan, illustre la dualité des registres de l'état civil au Québec.

Noter que la signature du seul témoin signataire ne fait pas référence à son surnom.


[Summary :

The church record for the burying of a drowned man in Saint-Laurent (Île d'Orléans), Québec.]

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